Le projet du MEIS nous a confrontés à un lieu complexe et hétérogène. Un musée, mais, aussi un lieu de mémoire, partie intégrante de la ville, de la conscience collective: un monument. Un projet qui englobe de multiples paysages, un lieu suspendu et interrompu, qui raconte le rapport étroit de la ville de Ferrare avec la culture juive, et le paysage des mémoires qui le traversent et s’y croisent.
L’ancien mur d’enceinte du complexe pénitentiaire, devient, en effet, le lieu à partir duquel le rapport avec la ville sera régénéré, en transformant la fermeture en ouverture, la distance en proximité. Le musée du judaïsme italien sera un musée de la ville, un musée pour la ville, un lieu ouvert.
Une partie du musée sera accessible librement: le hall d’entrée, la librairie, les restaurants, une partie des expositions temporaires, le jardin.
Morphologiquement, le bâtiment se compose de 5 volumes, rappelant de façon symbolique les 5 chapitres de la Torah, dont des extraits importants seront inscrits en bas-relief sur les murs du musée. Les volumes consacrés à l’exposition ont été conçus comme des espaces neutres n’interférant pas avec les éléments exposés : comme dans un théâtre, une série de coulisses mobiles peuvent déterminer de nombreuses configurations, en créant ainsi de multiples possibilités d’utilisation de l’espace. Dans toutes les salles, la lumière sera zénithale, indirecte et diffuse : à travers des ouvertures verticales, sur les murs des salles d’exposition, la ville s’invite dans l’espace intérieur pour en faire partie de façon essentielle.